Depuis la naissance de son fils, elle n’est plus la même. L’impression d’être plus fragile, vulnérable et aussi d’avoir laissé des neurones sur la table d’accouchement. Elle pleure plus facilement et fait face à des tsunamis d’émotions. Professionnellement, tout roule, elle continue la croissance, l’ouverture de marchés, rien ne semble l’arrêter. Son rapport à l’avion a changé, à l’image de la chanson de Gainsbourg, Je t’aime moi non plus. Elle l’adore autant qu’elle le déteste. L’appréhension, la crainte, l’angoisse. Des sentiments qui lui étaient étrangers avant. On lui dit que c’est parce qu’elle est devenue mère, que son rapport à la mort a changé, qu’elle se sent responsable. Elle tente d’étouffer, a l’impression que sa carapace est entaillée et qu’elle a du mal à colmater les brèches. Les départs sont compliqués, mais elle peut compter sur l’équipe Emirates de Lyon: Manu, Hakim, Sébastien, Cécilia, Annabelle, ils se sont connus quelques années auparavant. Ils la soutiennent, l’encouragent, lui rendent son départ plus doux, plus acceptable. Ils sont devenus un pilier pour elle, ils sont la rampe du pont suspendu pour lui permettre de franchir l’étape du départ.